mardi 25 octobre 2022

Proust (Marcel) - Correspondance générale (tome 3)

 


 

PROUST (Marcel).

Correspondance générale de Marcel Proust. 3. Lettres à M et Mme Sydney Schiff - Paul Souday - J.E. Blanche - Camille Vettard - J. Boulenger - Louis Martin-Chauffier - E.R. Curtius - L. Gautier Vignal.

Paris, Plon, 1932.

 


In-8° (143 x 215 mm.) broché, 327 p., (collection « La Palatine », 22), édition originale, un des 41 exemplaires sur Japon (n° J. 29) en bon état et à toutes marges.

 


Préface de Robert Proust et Paul Brach :
   Les lettres que nous publions dans le présent volume sont adressées – à l'exception de celles de MM. J.-E. Blanche et L. Gautier Vignal – à des critiques, révélant la façon dont naissait l'amitié chez Marcel Proust et comment il se plaisait à échanger des idées avec ceux qui suivaient l'évolution de son œuvre.
    M. et Mme Sydney Schiff sont des Anglais en qui la lecture de Du côté de chez Swann suscita, dès 1915, une curiosité de son auteur, un désir profond de le connaître. M. Schiff profitait alors de ses loisirs pour écrire, sous le pseudonyme de Stephen Hudson, et dirigeait une revue Art and Letters. C’est en demandant à Marcel Proust sa collaboration que M. Schiff entra en relations avec lui. On trouve dans la correspondance de Katherine Mansfield un écho de l'admiration que M. et Mme Schiff témoignèrent à l’auteur d'À la recherche du temps perdu et, à partir de 1919, les lettres devinrent de plus en plus fréquentes et affectueuses. Dans l'Hommage à Marcel Proust, M. Schiff – sous son pseudonyme – a rappelé avec infiniment de grâce la nature de l'impression que lui apporta la révélation de Swann et le chemin que toute l'œuvre fit en lui.
   On sait que Paul Souday fut l'un des premiers à attirer l'attention du public sur l'importance de l'œuvre nouvelle puisqu'il lui consacra, dans le Temps, son feuilleton du 10 décembre 1913. Comme il est naturel, certaines critiques formulées par lui parurent injustes et Marcel, froissé, lui répondit longuement.
   Par la suite, ils se comprirent mieux : un article de Souday de 1917, raillant ceux qui, par faux patriotisme, se détournaient de l'œuvre de Wagner, servit de base à la réconciliation et, jusqu'à la fin, Souday fit preuve à l'égard de Marcel Proust de sentiments d'estime et d'amitié véritable.
   La correspondance de MM. Jacques Boulenger, Vettard, Martin-Chauffier et celle du professeur Ernst Robert Curtius sont plus directement liées aux articles parus dans des revues sous la signature de ces éminents critiques. Il faut se rendre compte qu’à cette époque Marcel commençait à prendre réellement contact avec le public et s'intéressait vivement à la façon dont son œuvre était accueillie.
   Comme on le verra, au cours des pages qui suivent, le moindre détail suscitait chez lui une abondance de pensées, qui sont autant de raisons à des développements sur les thèmes les plus divers.
   Parlant de l'œuvre de Proust, M. Jacques Boulenger écrivait, dès 1919 : « À mon sens elle révèle l’écrivain le plus indépendant et le plus puissamment original qui se soit manifesté depuis de bien longues années. »
   Si grande que fût sa modestie, Marcel se sentit « en confiance » et, dès lors, s'esquissa une amitié épistolaire, si l'on peut dire, dont nous demeurons les témoins. Nul doute que, parmi tant d'expression de son œuvre, ces lettres de Marcel à M. Jacques Boulenger ne demeurent par leur richesse variée, leur ton vivace, un des meilleurs témoignages de l'activité de son esprit.
   Sur un plan différent et, peut-être, avec des touches moins vives et moins poussées, les lettres à MM. Curtius, Martin-Chauffier et Vettard reflètent le même état d'esprit : l’écrivain, sachant qu'on l'a compris, veut continuer la conversation et, puisque la maladie le prive des rencontres les lettres seront le véhicule de son estime et de sa gratitude amicale.
   Presque toutes les lettres de M. J.-E. Blanche ont trait à la préface que Marcel Proust écrivit pour De David à Degas, qui lui était ainsi dédié :
      « Ce livre est dédié à Marcel Proust, en souvenir de l'Auteuil de son enfance et de ma jeunesse et comme un hommage d'admiration pour l'auteur de Du côté de chez Swann.
      Son ami ».
         J.-E. Blanche.
   M. Jacques Blanche avait fait deux portraits de Marcel : un au crayon, qui appartient à M. Reynaldo Hahn, et un à l’huile qui a été reproduit dans l’édition sur papier Bible d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs.
   Des souvenirs d'enfance unissaient le peintre et l’écrivain, car Combray, dans son œuvre, n’est pas seulement Illiers mais aussi Auteuil où Marcel et Jacques Blanche passèrent leur enfance.
   Les lettres à M. Louis Gautier Vignal, le délicat romancier du Chant d’Ilse, viennent clore ce troisième volume de la Correspondance générale. Elles apportent d'aimables reflets, de plaisants portraits : une récréation de créateur.

60 euros (code de commande : 32806).

 

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