MOCKEL (Albert).
Propos de Littérature.
Paris, Librairie de l'Art Indépendant,
1894.
[Paris / Librairie
de l'Art Indépendant / 11, rue de la Chaussée d'Antin,
11 / 1894 / Tous droits réservés.]
In-8° sous reliure cartonnée recouverte d'un papier imprimé au décor Art Nouveau, couverture conservée, trace de la pièce de titre décollée (reliure signée de P. Claessens Fils), 148, [1 (colophon)], [3 bl.] p., envoi et carte de visite de l'auteur, très bon exemplaire de cette rare édition originale.
Introduction :
Cette
étude n'est pas à proprement parler une critique
de vers. Les œuvres des deux poètes que j'ai choisis
me serviront plutôt à rendre plus claire l'expression
de certaines idées qui me hantent et à illustrer
quelques réflexions sur la philosophie dans l'art, sur
la méthode, la forme et la technique de ceux que l'on
a appelés les Symbolistes ; en analysant ce que contiennent
la Chevauchée d'Yeldis et les Poèmes
anciens et romanesques, par exemple, je voudrais arriver
à établir indirectement le compte de doit et avoir
d'une génération dont ces livres indiquent assez
complètement, dans les limites de l'art, les tendances
diverses.
La mode n'est plus aux parallèles. Il
m'a semblé cependant qu'il y avait ici une opportunité
véritable à renouveler ce genre ancien. Jadis,
M. Ferdinand Brunetière, avec l'autorité de son
talent et celle, plus discutable, de la Revue des Deux-Mondes,
s'occupa longuement des symbolistes ; mais M. de Régnier
n'était pas même cité, et pourtant les Sites
et les Épisodes avaient déjà paru.
Un autre critique, annonçant à la foule les vers
de ces deux poètes, n'hésitait pas à déclarer
leur œuvre identique. On ne pouvait, de bonne foi, trouver
entre eux de différence. Enfin un genre de sport fut quelque
temps très en faveur dans les bons coins de la presse
littéraire, – peut-être l'est-il encore –
il consistait à accoler invariablement ces deux noms jusqu'à
donner l'illusion d'une sorte de meilhacalévy poétique,
tandis qu'un contresport les plaçait alternativement au-dessus
et au-dessous l'un de l'autre. Cela n'est-il point assez pour
servir de raison à cette étude ? Qu'on y lise
un prétexte, cela suffira.
Frères par l'amitié, MM. de Régnier
et Vielé-Griffin le sont aussi par leurs écrits,
mais à cause de leurs différences mêmes,
– en ce sens spécial que l'un complète
l'autre à merveille et que leurs livres réunis
donneraient l'idée presque parfaite de la poésie
nouvelle. L'un deux l'emporte par le talent, l'autre par l'instinct
poétique ; chez celui-ci des images plus nouvelles,
plus d'inattendu une plus riche variété de rythmes
et de gestes ; chez celui-là un sens plus pur de
l'attitude, une rigueur plus grande dans l'expression, un style
plus noble et plus voisin de la perfection. Mais, je le répète,
tous les deux sont poètes, tous les deux sont artistes
et, si dans la suite de cet article les mots défaillaient
à ma pensée, je voudrais affirmer encore qu'ils
sont égaux à mes yeux.
À propos du relieur :
Paul-Joseph Claessens (1861-1909) succéda
à son père Laurent vers 1895, « après
une association d'une dizaine d'années. Il fonda, puis
dirigea, l'École de reliure de la Ville de Bruxelles ;
il fut aussi président de la Chambre syndicale de la Reliure
(1903), et fit partie du Cercle de la Librairie de 1888 jusqu'à
la fin de ses jours. Il était relieur attitré de
la comtesse de Flandre et du prince Victor Napoléon. [Une]
étiquette illustrée [...], attribue aussi aux deux
Claessens le titre de « Relieurs-Doreurs de Mgr le
duc d'Aumale ». On sait que le duc d'Aumale séjourna
à Bruxelles de 1886 à 1889.
[...] Il soutint dignement la renommée
de son père, bien que son étoile se trouvât
quelque peu éclipsée par celle de De Samblanx,
qui montait à l'horizon.
Il participa à diverses expositions :
Liège 1905, Milan 1906, Bordeaux 1907, Bruxelles 1909.
Cette dernière exposition n'avait pas encore fermé
ses portes lorsqu'il mourut brusquement, le 18 juin 1909. Le
bruit courut qu'il s'était suicidé. Il se plaignait
beaucoup depuis quelque temps du tracas des affaires, et des
difficultés toujours croissantes qu'il éprouvait
dans le recrutement des ouvriers et dans ses relations avec le
personnel, conséquences des nouvelles lois sociales.
Il signa, d'abord en commun avec son père :
L. Claessens et Fils (i885-1895?) ; puis P. Claessens,
fils, et enfin P. Claessens.
Bibliographie :
- Dubois d'Enghien (Hector), La reliure
en Belgique au dix-neuvième siècle, pp. 128-129.
80 euros (code de commande
: 00120).
Si vous souhaitez obtenir d'autres informations n'hésitez à pas à me questionner (b.waterlot@hotmail.com).
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